L’explosion de la dette apparaît aujourd’hui comme l’argument-phare des gouvernements européens pour justifier leurs choix idéologiques, estime Jacques Rigaudiat, économiste, ancien conseiller de Michel Rocard et de M. Lionel Jospin. Derrière l’injonction à résorber les déficits publics se cache un projet : que l’État se désengage des politiques sociales. Cela explique peut-être l’inefficacité des mesures imposées aux populations pour « sortir de la crise », comme l’illustre le cas de la Grèce, dont la dette est « plus importante aujourd’hui qu’elle ne l’était avant la crise de 2007 ». En 2007, c’est-à-dire avant l’intervention des « partenaires » du pays, ou de la « troïka » (Banque centrale européenne, Union européenne et Fonds monétaire international), son montant s’élevait en effet à 103,1 % du produit intérieur brut (PIB), contre… 180,38 % en 2016. Conclusion de Rigaudiat : les « remèdes » aggravent la dette et sont utilisés pour imposer toujours plus d’austérité. Un cercle vicieux dont il s’agirait de sortir. D’autant que la Grèce a déjà remboursé plusieurs fois ses créanciers, mais étouffe sous le poids des intérêts
Editions du croquant 12 € Octobre 2018
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